blank

Droit de grève d’un salarié du secteur privé (hors secteur aéroportuaire).

19 juillet 2024 | Actualité

Cliquez pour noter cet article !
[Total: 0 Average: 0]

Moyenne des notes de cet article

Qu’est-ce que le droit de grève ? Y a-t-il une durée minimale de grève ? Doit-on informer son employeur avant de faire grève ? Est-il obligatoire de déposer un préavis ?… Le SNEPS-CFTC fait le point sur le droit de grève.

blank

Téléchargez le tract du SNEPS-CFTC sur le droit de grève

Qu’est-ce que le droit de grève ?

La grève est une cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications professionnelles dont l’employeur à connaissance. La grève doit réunir les trois conditions suivantes :

  • Arrêt total du travail
  • Arrêt collectif du travail par l’ensemble des salariés grévistes. Il n’est pas exigé que la totalité des salariés participent à la grève, celle-ci peut être minoritaire.
  • Connaissance par l’employeur de revendications professionnelles (portant sur le salaire, les conditions de travail, la défense des droits…)

Pour être qualifié de grève, le mouvement doit être suivi par au moins 2 salariés. Toutefois, un salarié peut faire grève tout seul au sein de l’entreprise s’il accompagne un appel à la grève lancé au niveau national ou s’il est l’unique salarié dans l’entreprise.

Les grèves de solidarité interne (soutien de salariés de la même entreprise) ou externe (soutien de salariés appartenant à d’autres entreprises) sont licites, dès lors que la mobilisation répond à un intérêt collectif et professionnel.

Qui peut faire grève ?

Tout salarié peut faire grève. Il n’est donc pas nécessaire d’être syndiqué ou représentant du personnel.

Doit-on informer son employeur avant de faire grève ?

Non. Le salarié peut prévenir son employeur de son absence s’il le souhaite, mais c’est à l’employeur de constater l’absence du salarié le jour de la grève et de lui demander les raisons de son absence.

Préavis de grève : est-il obligatoire d’en déposer un ?

Non. Contrairement au secteur public, dans le secteur privé, un mouvement de grève peut être déclenché à tout moment. L’employeur doit cependant avoir connaissance des revendications formulées au moment de l’arrêt de travail, à défaut de quoi le mouvement sera illicite.

Peut-on être sanctionné pour avoir fait grève ?

Non. L’article L. 1132-2 du Code du travail dispose qu’aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire en raison de l’exercice normal du droit de grève. L’exercice du droit de grève ne peut justifier aucune sanction disciplinaire (avertissement, mise à pied, licenciement…), sauf faute lourde imputable au salarié. Tout licenciement prononcé en l’absence de faute lourde sera nul de plein droit.

Y a-t-il une durée minimale de grève ?

Il n’existe aucune durée légale minimale ou maximale.

La grève peut être de courte durée (1 heure ou même moins) ou bien se poursuivre pendant une longue période (plusieurs jours ou semaines) et elle peut être répétée. (L’arrêt total et concerté du travail de 20 minutes toutes les heures pendant une semaine par exemple, relève d’un exercice normal du droit de grève)

Salaire et exercice de la grève ?

La grève suspend le contrat de travail, mais ne le rompt pas et son exercice ne doit pas être mentionné sur le bulletin de paie du gréviste.

L’employeur retient sur la paie du salarié une part du salaire et de ses éventuels accessoires (indemnité de déplacement, par exemple) qui doit être proportionnelle à la durée de l’arrêt de travail. Toute retenue supérieure est interdite.

L’employeur peut-il me remplacer quand je fais grève ?

Conclure un contrat de travail à durée déterminée ou avoir recours à l’interim, pour remplacer un salarié en grève est interdit. Ne peuvent remplacer des salariés grévistes que les salarié(es) non-grévistes déjà sous contrat dans l’entreprise.

Obligations des salariés grévistes ?

Les grévistes doivent respecter le travail des non-grévistes et ne peuvent pas les empêcher de travailler (par exemple, l’occupation des locaux peut, selon les circonstances, être un acte abusif).

Textes de référence : Cass.soc. 02.02.06, n°04-12.336 – Cass.soc. 22.10.14, n°13-19.858. -Cass.soc. 13.11.96, n°93-42.247. – Cass.soc. 29.05.79, n°78-40.553. – Cass.soc.17.12.03, n°01-46.251. – Cass.soc. 05.01.11, n°10-10.685. – Cass.soc. 23.11.78, n°77-40.946. – Cass.soc. 11.07.89, n°87-40.727. – Art. L.2512-2 C. trav. – Art. L.1114-3 C. transp. – Cass.soc. 15.12.09, n°08-43.603. – Art. L.2215-1, 4°, CGCT. – CE 27.10.10, n°343966.

Vous avez une question ? Cliquez-ici